A propos de "l'étude" de Raoult, pour compléter ce qui vient d'être justement dit notamment sur l'absence de groupe témoins ; rien que cela suffit à être critique mais voici d'autres arguments :
- l'abstract publié est clair : 1061 patients ont été inclus sur 3165 patients testés positif : 2104 patients sortent donc immédiatement de l'étude sans que l'on sache pourquoi : âgés, atteints de comorbidités etc ? (donc tout ce qui pourrait "gêner les résultats")
- sur ces 1061 patients, 46,4% sont des hommes ; on sait que la prévalence est de 61 % d'hommes (même en bonne santé et jeunes) en population générale : ceci permet déjà de s'exclure encore un bon paquet de risques
- l'âge médian de l'échantillon "choisi" est de 43,8 ans !!! Sachant que l'âge est un facteur pronostic défavorable, on exclu encore un risque
Etc. Sur le plan scientifique, c'est catastrophique ; on ne peut rien conclure, rien d'autre qu'une fumisterie.
Tout est biaisé dans cette "étude" et j'avoue que je ne vois pas le but si ce n'est d'être mercantile dans la mesure où Sanofi fabrique l'HCT et surtout est un généreux financier de l'IHU de Raoult. Qui sont ces plus ardents défenseurs sur le plan "médico"-politique ? Douste Blasi et Muselier ! Pourquoi ? Regardez l'organigramme de l'IHU...ils font partis du conseil d'administration...(très facile, rendez-vous sur le site et vous verrez qui finance et qui administre).
Bon, parlons juste un peu pharmaco : il ne faut surtout pas confondre la chloroquine (Nivaquine) que tout voyageur prend lorsqu'il se rend en zone impaludée avec l'hydroxychloroquine (Plaquenil) qui n'a strictement rien à voir. L'amalgame fait entre les deux depuis le début par les journalistes et certains pseudo experts englués sur les plateaux de télé me déconcerte.
L'hydrochloroquine a des vertus immunomodulatrices modérées, c'est pour cette raison qu'elle est indiquée dans certaines maladies auto immunes (polyartrites, lupus etc). La posologie de 200mg est 2,5 fois inférieure à celle préconisée par Raoult. L'idée de l'utiliser dans l'infection à Covid-19 et de promouvoir sa pseudo-efficacité ? A mon avis, purement politique...comme expliqué juste plus haut.
Ensuite, l'association avec l'azitromycine, c'est proprement (très) c.ouillu (potentialisation réciproque de l'augmentation de l'intervalle QT donc risque majeur de torsade de pointe) ; (@Par90, oui je sais je parle "technique" je t'expliquerai pourquoi

)
Mais ceci explique sans doute l'exclusion initiale des 2104 patients peut être sous traitement potentiellement générateur de ce risque (anti H1 par ex).
Donc voilà mon point de vue sur ces pseudo études marseillaises. Pensez bien que les Chinois ne sont pas plus bêtes que nous et que tout a été essayé sans faire ressortir une quelconque molécule ; d'ailleurs, il y a fort à parier que l'étude Discovery n'amènera pas plus de résultat.
Plus on avance, plus je pense personnellement qu'il s'agit d'une maladie virale "bénigne" pendant 7 à 9 jours (avec néanmoins une asthénie résiduelle importante) puis en fonction de l'existence ou non de l'orage cytokinique à J7 J9 (gros emballement du système inflammatoire), ceci semblant dépendant pour parti du statut immun du patient, responsable de complications vasculaires entrainant des défaillances multiviscérales.
Agir tôt dès la survenue des premiers symptômes semble évident (seul point que j'accorde à Raoult). En revanche, avec quelle famille de médocs ?